Aujourd’hui je vais vous parler de mon beau-frère. Pas du tout parce qu’il est sympa, amusant et que mes neveux sont adorables. Je vais vous en parler même s’il ne fume pas et n’a jamais fumé.
Mon beau-frère est plutôt doué. Il bricole beaucoup, genre gros chantiers, il est assez curieux de tout, et très sportif : tennis, vélo, canoë, golf.
A priori, aucun rapport avec notre point commun : l’arrêt du tabac.
Et bien si, il y en a un.
Et c’est même un point essentiel.
Il n’a jamais pris de cours dans aucun sport. Il ne s’est jamais formé à aucune technique particulière. Je ne suis pas spécialiste mais j’imagine qu’on peut suivre des tutos de maçonnerie, peinture ou autre plâtre à partir du moment où on considère que les conseils de pros font une vraie différence.
Tout s’apprend. A condition de vouloir maîtriser.
Mon beau-frère considère que tout peut s’apprendre. Seul.
Et il réussit. C’est ce qu’il a fait au golf. Il est passé en à peine 12 mois de non-joueur à 1 digit. Ca veut dire qu’il est passé en à peine 1 an à un niveau que beaucoup n’arrive pas à atteindre, même en prenant des cours.
Il est resté à ce nouveau pendant une autre année. Il a passé beaucoup de temps à s’énerver, à refaire les mêmes gestes qu’il avait toujours fait, et qui donnait toujours en encore le résultat qu’il ne voulait pas.
Il ne progressait plus, et savait que s’il ne changeait rien à son geste, à son état d’esprit, il n’évoluerait pas ; en tous cas pas sans l’aide d’un professeur.
A force d’énervement, d’agacement, de déception. Il a arrêté. Comme tous ses autres sports d’ailleurs.
Il me disait que lorsqu’il arrivait à sa limite, il arrêtait. Il ne pouvait rien faire de plus sans conseil avisé.
S’il n’y avait que ça… pas de problème ! Moi, je suis admirative des ces personnes « touche à tout réussit tout ! ».
Pour lui c’est une frustration. Une frustration parce qu’il ne sera jamais bon. Il sera toujours « pas mal ». Une frustration parce qu’il arrête alors qu’il sait qu’il n’est jamais à son meilleur niveau.
Il est là le rapport au tabac.
Quand on arrête de fumer sans se préparer. On réussit. On tient. Et puis on « bidouille ». On fait comme on peut. On essaie de s’en sortir avec ce qu’on connaît.
Et si on ne connaît pas les règles, si on ne connaît pas les enjeux, si on ne maîtrise pas les outils qui permettent de mettre en place les principes qui fonctionnent : on arrête.
Parfois on ne se dit que c’est trop difficile et on se remet à fumer pour retrouver une certaine paix.
Parfois, la cigarette est tellement sortie de notre vie qu’elle n’est plus envisagée. C’est alors le temps des kilos, de la déprime ou toute autre compensation.
C’est aussi trop souvent le recours aux antidépresseurs. Ca n’a rien d’étonnant puisque c’est ce que la cigarette vous donne du matin au soir. Plus rien ne vous apaise ni ne vous soulage quand vous arrêtez sans rien faire d’autre que l’éteindre.
Vivre sans cigarette, c’est comme tout, ça s’apprend.
Bien sûr, on peut ne pas se former, ne pas s’entraîner, ne pas se faire accompagner.
Mais dans ce cas, on va moins vite et on va moins loin.
On apprend à conduire avant de passer le permis, on apprend les maths avant de passer le bac, on apprend à courir avant de faire des marathons. On peut faire la cuisine chaque jour… mais tous les grands cuisiniers ont appris des autres.
Encore faut-il vouloir faire du mieux qu’on peut.
Encore faut-il vouloir vivre mieux, vivre bien, et s’en donner les moyens.
Ils sont tous ici :
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